28 février 2020, 16 h 30 - 17 h 30 Palais de Rumine, Auditoire du Musée de Zoologie | Entrée libre
1542 : alors que la Réforme s’étend de Genève à Lausanne, les plus grands poètes français, à l’instar de Clément Marot, trouvent refuge sur les rives du Léman. Gilbert Grenet, marchand genevois amateur de belles lettres, débute alors une vaste anthologie de poèmes dont la copie va l’occuper toute sa vie. Chefs d’oeuvre de Marot et de Bèze, chansons militantes en faveur de la nouvelle religion, conseils à la jeunesse et jusqu’à ses propres essais poétiques, ce citoyen ordinaire recueille, transcrit, fabrique en vers la mémoire d’une Romandie en plein bouleversement.
A l’occasion de sa numérisation et de sa mise en ligne sur e-codices, le Recueil Grenet, trésor de la Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne et témoignage unique des pouvoirs de la poésie en temps de crise, sera présenté et commenté en public par les meilleurs spécialistes.
Présentation et table-ronde avec Marina Bernasconi (e-codices), Guillaume Berthon (Un. Toulon), Max Engammare (Ed. Droz, Genève), Christian Grosse (UNIL), Estelle Doudet (UNIL) et Ramona Fritschi (BCUL).
Depuis près d'un demi-siècle la place des religions dans nos sociétés se transforme. Est-on dans le temps du recul des religions ? De la naissance de nouvelles religions ? Est-ce le moment des radicalisations ou de l'œcuménisme ? Autant de questions auxquelles les sciences des religions tentent de répondre.
La recherche dans ce domaine a été totalement transformée. Le travail interdisciplinaire a pris toujours plus d'importance, intégrant les apports des sciences humaines (philosophie, histoire, sociologie, science politique, anthropologie), mais aussi le traitement de grandes quantités d'informations (bases de données, humanités numériques). Internet permet quant à lui des entreprises collectives, ainsi qu'un accès à des sources inimaginables autrefois.
L'édition a également connu de vastes bouleversements : le marché du livre en sciences des religions a dû s'adapter aux nouvelles méthodes de recherche, ainsi qu’au regain d'intérêt du grand public pour ce sujet. Entre ouverture au grand public et spécialisation, comment les éditeurs travaillent-ils aujourd'hui ?
Sujet complexe, la recherche en sciences des religions est parfois également exposée à des injonctions de groupes de pression, ou sollicitée par le politique en urgence en périodes de crises. Quel équilibre trouver entre recherche aussi objective que possible et débats passionnés sur ce sujet existentiel ?
Pour rendre compte de ces évolutions, cette conférence vous invite à rencontrer Arthur Chevallier, des éditions du CERF, ainsi que trois spécialistes :
Julien Thery-Astruc (Université Lyon 2) présentera Robert I. Moore, Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval (Paris, Belin, 2017) ;
Daniel-Odon Hurel (CNRS) présentera le Guide d'histoire des congrégations religieuses (Brepols, 2001) ;
Conférence organisée par le conseil scientifique de la Collection jésuite des Fontaines, en partenariat avec le Centre Sèvres (facultés jésuites de Paris), le GIS-Religions (CNRS), le CNRS, l'université Lyon 2 et le Labex Comod. Vidéo réalisée le 9 octobre 2019 à la Bibliothèque municipale de Lyon.
La liberté de conscience a été conçue comme une possibilité de croire, de changer de croyance ou de ne pas en avoir. Lors de son inscription dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ce droit individuel a néanmoins suscité des réserves ou oppositions qui ont empêché sa déclinaison constitutionnelle par plusieurs États-membres. Une génération plus tard, la contestation de la liberté de conscience s’est trouvée renforcée au nom de la reconnaissance de sensibilités culturelles différenciées. L’enquête historique conduite dans cet ouvrage vise à saisir l’émergence d’une notion, à comprendre les motifs d’adhésion et de rejet, à déterminer les modalités d’expansion de cette liberté, de sa traduction dans des langues qui n’en avaient pas dessiné les contours, ainsi qu’à appréhender les ressorts des remises en question contemporaines. Elle met en exergue la force et la fragilité d’une des libertés fondatrices de la modernité, historiquement située et qui n’a cessé d’être louée ou décriée.
Dominique Avon est directeur d’études à l’Ecole Pratiques des Hautes Etudes (Paris) et directeur de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman. Il a enseigné en Égypte (1992-1994), et été professeur invité au Liban (2004-2005), aux États-Unis (2014) et en Belgique (2015). Ses recherches portent sur le fait religieux contemporain (christianisme et islam), les intellectuels et l’histoire des idées. Parmi d’autres responsabilités, il a codirigé l’IPRA (Institut du pluralisme religieux et de l’athéisme).
L’Institut d’histoire de la Réformation propose ces journées d’étude pour le 50e anniversaire de sa fondation, les 5 et 6 décembre prochain.
Dans le cadre de ces journées nous aurons également l'occasion d'entendre la leçon d'adieu de Madame Maria-Cristina Pitassi, ancienne Directrice de l'IHR et professeure honoraire de l'Université de Genève.
Jeudi matin, Amphi Beretz, Nouveau Patio, 20A Rue Renée Descartes, Jeudi après-midi et vendredi, Palais Universitaire, salle Pasteur, 9 place de l’université, 67000 Strasbourg
La COP21 à Paris en 2015 fut l’occasion pour de nombreux groupes et institutions de faire entendre leur voix dans le concert des appels à prendre conscience de l’urgence climatique. Les Églises faisaient partie de ce concert tout en ayant la particularité, à cette occasion, de porter une nouvelle pièce au débat, celle de l’encyclique Laudato Si du Pape François. Elles poursuivent leur soutien à la cause climatique dans les nombreuses villes où ont lieu les grèves et marches pour le climat, car les Églises ont, dès la dernière moitié du XXe siècle, peu à peu adapté leurs théologies pour intégrer la sauvegarde de la création.
Ce colloque aimerait discuter l’émergence du souci de la création, principalement autour de plusieurs axes : tout d’abord, le contexte historique et philosophique dans lequel ces changements interviennent, puis celui des débats internes, théologiques ou institutionnels aux différentes Églises. Ce colloque entend aussi présenter des contributions théologiques allant des pionniers aux théologies les plus actuelles dans la prise en compte environnementale et sauvegarde de la création par les Églises.
Ce colloque est organisé par Christophe Monnot et Frédéric Rognon en collaboration avec Irene Becci de l'Université de Lausanne qui dirige un important projet de recherche (FNS) sur la question de la possible spiritualisation de l'écologie. La réflexion sera poursuivie, dans un an, par un second colloque à Lausanne. Colloque organisé avec le soutien de l'Équipe d'accueil "Théologie protestante" EA 4378 et l'UEPAL.
FRAIS D’INSCRIPTION AU COLLOQUE : 30 € (gratuit pour les personnels et les étudiants de l’Université de Strasbourg)
RENSEIGNEMENTS : EA 4378 « Théologie protestante » - Palais universitaire 9, place de l’Université - 67084 Strasbourg Cedex Tél. 03 68 85 68 33 - Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Changer notre regard pour réenchanter notre relation à la terre, Michel Maxime Egger, Jeudi 6 Février de 18h45 - 20h (Salle Pasteur, Palais Universitaire)
Sociologue et écothéologien, Michel Maxime Egger est auteur de plusieurs essais sur l’écospiritualité et l’écopsychologie. Il est responsable du Laboratoire de la transition intérieure » à l’ONG suisse Pain pour le prochain. Il co-dirige la collection « Fondations écologiques » aux éditions Labor & Fides et anime le réseau www.trilogies.org
Table ronde avec Pierre Gisel (Prof. honoraire, FTSR-UNIL, Lausanne) & Danièle Hervieu-Léger (Prof. émérite de sociologie, EHESS, Paris) autour de l’ouvrage de Pierre Gisel, Sortir le religieux de sa boîte noire (Labor et Fides, nov. 2019)
Jeudi 12 décembre 2019 Uni Bastions - Salle B012 18h-19h30 ⎸Entrée libre
La question religieuse occupe beaucoup l’espace de la discussion civile et politique. Mais c’est le plus souvent pour décliner les formes, réussies ou en échec, de l’intégration sociale. Ou pour en appeler à des programmes de déradicalisation. On y recourt aux sciences sociales, ou psychologiques, mais en se gardant d’entrer sur le terrain du religieux et des croyances. Or c’est là un appauvrissement et un aveuglement, du coup une voie sans issue.
C’est que le religieux est porté par des pulsions humaines dont le déni se paie. Que ce soit dans ses visées, refoulées, ou dans certaines de ses inflexions, dangereuses. Le présent essai entend ouvrir la « boîte noire » du religieux pour faire voir ce qui y est en travail et comment. Il est notamment attentif à en circonscrire la forme de « religion totale », dont il suit les avatars, tout en en montrant des correctifs possibles sur le terrain même des croyances. En forme de sagesse, de spiritualité, de réflexion sur la condition humaine. Et à l’encontre d’un messianisme unilatéral, articulé à une vérité de Dieu seul.
Le Coran : canonisation, recherche et utilisation. Entretien avec Nader Hammami
Nader Hammami est Docteur en civilisation arabo-musulmane de l'Université de la Manouba, Enseignant-chercheur à l'Université de Carthage, ses recherches portent sur les études coraniques, l'imaginaire historique et religieux. A obtenu son doctorat de l'Université de la Manouba en 2010 avec une thèse sur "L'image des Compagnons (Sahaba) dans les collections de Hadith". Il est diplômé en art arabe et de la civilisation de l'Université de la Manouba avec une thèse sur "Le péché grave en théologie islamique" en 2002. Membre de l'unité de recherche "De la lecture du discours religieux", Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. EUME fellow à Berlin 2009-2010.
Vidéo réalisée dans le cadre du groupement d'intérêt scientifique "Religions. Pratiques, textes, pouvoirs". Avec le concours de la Bibliothèque municipale de Lyon. Novembre 2019 - Montage et réalisation : Jeff Loch & Philippe Martin