Résumé:
Cet article cherche à élucider la manière dont Georges Bataille distingue l’idée d’« expérience intérieure » de la tradition mystique occidentale. Si la première est une étape décisive dans l’accès à une existence souveraine, elle doit se confronter à la seconde, qui, si elle lui ressemble, reste l’expression d’une vie déficiente. Cette distinction met en jeu l’opposition, centrale dans l’œuvre de Bataille, de la dépense et de la conservation. Comment vivre d’une vie souveraine, sans la subordonner à ce qui la limite ? L’expérience intérieure doit ainsi s’affirmer comme la plus radicale contestation des projets de totalisation de l’être qui ont gouverné, en une complicité certaine, la métaphysique comme la théologie. Peut-elle alors se défaire de la mystique, ou reste-t‑elle dépendante de son objet comme de sa structure ?
Référence:
Guillaume LURSON, « Georges Bataille : mystique et expérience intérieure », Revue de métaphysique et de morale, 2018/3 (N° 99), p. 307-322.