Résumé:
En dépit des critiques qui annonçaient son déclin, la représentation de l’Ancien Testament resta un thème majeur de la peinture du second xix e siècle. Le genre était pourtant d’autant plus périlleux que les modèles traditionnels étaient bousculés par les découvertes archéologiques au Proche-Orient et que l’époque, en sus de sa vocation laïque, accordait une place croissante à la science dans la lecture de ce que Gustave Larroumet appelait « les pages sombres de la Bible ». Pour les artistes, figurer l’Ancien Testament revenait donc à satisfaire des attentes contradictoires tant le respect des textes se heurtait aux exigences nouvelles d’authenticité et de spectaculaire, mais des toiles comme le Caïn de Cormon (1880) situaient peut-être précisément leur originalité (sinon leur modernité) dans cette audacieuse tentative pour concilier le propos biblique et les injonctions du naturalisme naissant.
Référence:
Yannick LE PAPE, « L’Ancien Testament et ses représentations dans la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle », Revue de l'histoire des religions, 2018/1 (Tome 235), p. 65-95.