Résumé:
La laïcité, comme principe politique, a une histoire qui s’enracine dans celle des États nations qui se sont constitués au lendemain des guerres de Religion qui ont ensanglanté l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. Le processus de laïcisation, à la fois du point de vue politique et juridique, s’est déroulé sur plusieurs siècles, à des rythmes et selon des modalités très différents suivant les États considérés. Mais, pour tous les États libéraux qui ont une pratique démocratique et qui fondent leur droit sur le respect des droits humains énoncés universellement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la pratique de la laïcité s’est muée en une garantie légale des droits individuels de tous les citoyens, en particulier en ce qui concerne les plus essentiels, comme les droits à la liberté de religion et de conviction, mais aussi à la liberté d’expression. En cela, la laïcité est un principe de gouvernement universel, applicable à l’ensemble de l’humanité sans restriction. Ses formes, en revanche, découlent toujours de l’histoire et des contextes sociaux et culturels hérités dans chacune de ces sociétés.
Référence:
Valentine ZUBER, « La laïcité, un produit de l’histoire et un outil au service des droits humains », Vie sociale, 2018/1 (n° 21), p. 45-54.