Résumé:
Cet article examine la notion de « dérobade » proposée par Georges Balandier pour penser les dynamiques rituelles et religieuses de l’Afrique de la première moitié du XX e siècle dans le cadre plus général de la « situation coloniale ». Dans de nombreux mouvements religieux, la résistance à la domination coloniale ne s’exprime en effet que de manière indirecte ou cachée. Cette insistance sur la part dérobée de la vie sociale fait de Balandier un précurseur des études subalternes sur les « arts de la résistance ». À partir d’une étude de cas concernant le Gabon et le Congo français, l’article souligne l’ambivalence des rapports entre ces nouveaux rituels et le pouvoir colonial.
Référence:
Julien BONHOMME, « L’art de la dérobade. Innovations rituelles et pouvoir colonial en Afrique centrale », Cahiers d'études africaines, 2017/4 (n° 228), p. 951-972.