Résumé:
Si les travaux antérieurs ont établi qu’une nation juive n’était pas explicitement considérée, l’observation des hommes d’affaires démontre que les juifs ne sont pas une natio étrangère, tout en présentant des caractères comparables aux Italiens des « nations marchandes ». Le jeu entre les stratégies marchandes et les représentations de l’usure déterminent les caractères économiques de l’appartenance nationale, déterminant des mécanismes à la fois intégrateurs et porteurs en germe d’exclusion, selon une évolution non linéaire et dialectique. Cette nation à l’ancienne sans natio, paradoxale mais déclinée au présent, se retrouve dans l’espace textuel de la nova d’Esther ou du récit de voyage, plus ressentie que territoriale, politique ou juridique et certainement pas univoque.
Référence:
Claude DENJEAN, « Universitas et natio. La fides des juifs dans les villes ibériques à la fin du Moyen Âge », Revue de l'histoire des religions, 2017/2 (Tome 234), p. 337-358.