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Les Travaux du GIS

illustration Appel à candidature ED juin 2021 IRMC VF Page 1

APPEL A CANDIDATURES

Atelier doctoral du 14 au 18 juin 2021, Tunis

LES USAGES DU CORAN DANS LES SOCIETES
MUSULMANES CONTEMPORAINES


Partenaires principaux : IRMC (USR 3077) Tunis,  
IDEMEC (UMR 7307) Aix-en-Provence et LESC (UMR 7186) Nanterre

Comité scientifique

-    Philippe Martin, professeur des Universités, histoire moderne, Université Lyon 2
-    Katia Boissevain, chercheure CNRS, anthropologue, IDEMEC, AMU
-    Anouk Cohen, chercheure CNRS, anthropologue, LESC
-    Imed Melliti, professeur des Universités, sociologue, Université de Tunis al-Manar / IRMC
-    Oissila Saaidia, professeur des Universités, histoire contemporaine, IRMC
-    Nader Hammami, maître assistant, islamologue –Université de Carthage
-    Anis Fariji, post-doctorant, ethnomusicologue, Césor
-     Emir Mahieddin, chercheur CNRS, anthropologue, Césor

                                            

Argumentaire scientifique 

Les sociétés musulmanes contemporaines sont confrontées, depuis le XIXe siècle, à une recomposition du religieux qui s’exprime aussi bien par des phénomènes de sécularisation que par des processus de « réislamisation ». Si la question de la sécularisation est antérieure au XIXe siècle (cf. les jurisprudences autour du « droit des affaires » pour notamment contourner l’interdit de l’usure), celle de la « réislamisation » remonte, elle, au XVIIIe siècle avec l’émergence du wahhabisme et sa remise en cause de pratiques identifiées à des innovations blâmables ( bid‘a ). Cette dernière tendance s’accentue au cours du XXe siècle avec l’émergence de discours se revendiquant de la réforme et prônant un « retour » à des pratiques présentées comme celles de l’islam « des origines ». Ces courants se proposent de revenir à ce qui est conçu comme la source par excellence, le Coran. Politiques ou apolitiques, ces nouvelles interprétations de l’islam ont gagné l’ensemble des sociétés musulmanes selon des modalités et des temporalités différentes. Elles connaissent, depuis le dernier quart du siècle, de nouvelles mutations allant de pair avec l’émergence de nouveaux usages du Coran, à un moment où les sociétés étudiées connaissent de profonds changements culturels (progrès d’alphabétisation, hausse du taux de scolarisation, diffusion des nouvelles technologies, accession plus large au savoir), sociaux ( extension des droits de la femme), économiques (augmentation de la part de la population active, élévation du niveau de vie) et politiques.

Ces nouveaux usages du Coran et la redéfinition des pratiques religieuses qu’ils induisent sont essentiels à étudier dans la mesure où ils nous informent sur les places variées que le livre saint occupe et les relations entretenues avec d’autres textes ou espaces. Par exemple, certains versets du Coran ont fait leur apparition dans des espaces inhabituels comme les murs des rues, les magasins, les marchés, les écoles, sur les voitures en guise de protection, etc. Il en va de même pour la récitation des sourates qui, si elle relève d’un usage ancien comme au moment des prières rituelles intervient également dans d’autres cadres comme lors des cérémonies officielles non religieuses. Plus encore, ces récitations deviennent le préambule lors de la prise de paroles dans le cadre d’une conférence ou en début de journal télévisé. Aussi, les liens récemment apparus entre chansons profanes et récitations coraniques soulignent la porosité qui réside entre ces deux styles, comme l’illustre bien l’exemple d’Oum Kalthoum formée au chant par la récitation du Coran, à l’école puis à la mosquée, aux côtés de son père.

Enfin, le livre du Coran, désigné par le mot mushaf en arabe, vendu par milliers à des prix bon marché, se décline sous des formes de plus en plus variées (livres de différentes tailles, reliés ou non, avec ou sans étui, étui en velours ou bien en cuir, pouvant inclure une fermeture Éclair ou pas). Depuis quelques années, l’introduction des nouvelles technologies dans la fabrication et la diffusion du livre saint a permis la conception de « gadgets coraniques » à l’origine de nouveaux modèles tels que le mushaf aux pages parfumées, le mushaf au stylo électronique audio, le mushaf numérique, le mushaf digital sur les téléphones portables (« smartphone »), ou encore le mushaf en ligne, traduit en plusieurs langues (français, anglais, espagnol, allemand, hollandais, berbère, etc.).

Ces observations conduisent à examiner comment ces changements de la pratique coranique s’accompagnent d’une modification du rapport des fidèles au texte, à sa transmission et plus globalement à l’islam.

Cet atelier doctoral entend examiner les modalités de cette reconfiguration en étudiant les incidences et les recompositions induites par ces nouveaux usages du Coran dans les   activités   ordinaires   des croyants, y compris l’éducation religieuse. Il s’agit de focaliser l’analyse sur l’expérience pratique de manière à rendre compte des mécanismes de l’adhésion et de l’impact de la pratique sur les subjectivités religieuses. Ce choix méthodologique implique d’analyser les formes tangibles à travers lesquelles l’islam se manifeste et de prêter attention aux pratiques individuelles et sociales dont elles font l’objet dans les espaces à la fois publics et privés : habitations, magasins, établissements d’enseignement, moyens de transport, hôpitaux, etc. Il sera aussi question de s’intéresser à la façon dont la circulation du texte coranique aux côtés d’autres livres religieux (comme les hadiths qui rapportent les faits et dits du Prophète, les tafsîr qui désignent l’exégèse coranique ou encore les Qassaïdes qui rassemblent les écrits de Cheikh Amadou Bamba, fondateur du mouridisme, confrérie soufie sunnite) a donné lieu à l’apparition de nouvelles pratiques cognitives telles que l’indexation du texte coranique ou encore la comparaison avec d’autres textes, religieux ou non.

Autrement dit, il sera question d’étudier si cette nouvelle capacité aussi bien à parcourir le Coran à tout moment et en toute circonstance, qu’à le lire en relation avec d’autres textes poétiques et/ou religieux permet une approche plus critique du Coran allant de pair avec de nouvelles interprétations.

Cet atelier doctoral tentera donc de dessiner une autre approche de l’islam, éloignée des représentations et plus proche de l’expérience religieuse et sociale. Cette démarche se veut résolument pluridisciplinaire avec des entrées qui relèvent de l’anthropologie culturelle, de la sociologie et de l’histoire religieuse, mais aussi de la sociologie du politique, de la géographie ou encore de l’exégèse islamique. Elle souhaite également être comparative, en faisant appel aux connaissances de chercheurs et chercheuses travaillant sur des textes et des situations issues des autres religions monothéistes.

Public visé :                                                                

Doctorants inscrits dans des universités en Europe et au Maghreb travaillant surdes thématiques religieuses en relation avecl’islam contemporain (XIXe-XXIe siècles).

Une douzaine de doctorant.e.s et quelques post- doctorant.e.s seront sélectionné.e.s par appel à candidatures.

Les dossiers sont attendus avant le 15 février 2021. Annonce des dossiers retenus : fin mars 2021

Pour faire acte de candidature et modalités  en PJ

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 academy image jpegNous avons le plaisir de vous annoncer la création d’un lieu d’information, d’échanges, de cours, voulu original, libre de toute allégeance, de tout contrôle idéologique, confessionnel, politique, portant sur l’art chrétien d’Orient et d’Occident, d’Europe et d’ailleurs.

 

Nous ? Emanuela Fogliadini, italienne évidemment, native de Varèse, et François Bœspflug, français en dépit d’un nom d’origine souabe très répandu sur les bords du Rhin, de Bâle à Rotterdam. Il est professeur émérite de l’université de Strasbourg, théologien, historien de l’art et de l’histoire comparée des religions. Elle est professeur à la faculté de théologie de Milan, spécialiste de tout ce qui est byzantin et orthodoxe de près ou de loin, titulaire de deux thèses de doctorat, dont la plus récente, soutenue à la Sapienza de Rome en 2017, porte sur l’église de Chora, ce bijou dont le président turc Erdogan a décidé de la retransformer une mosquée.

Notre initiative procède du désir de faire goûter la beauté, la diversité et la profondeur de l’art chrétien et d’en révéler les perles cachées. Avec ce désir nous comptons donner vie à un riche programme de cours et de focus, à travers une plate-forme en ligne qui permette un échange interactif entre les participants.

Afin de permettre à beaucoup de rejoindre de participer à cette aventure, l’Academy for Christian Art s’est constituée en Association culturelle. Ceux qui en partagent l’esprit et les objectifs sont les bienvenus et peuvent en devenir membres. Voici l’adresse du site : www.academyforchristianart.com. Vous y trouverez les dates, le programme et les conditions d’inscription.

Le logo de notre Academy entend suggérer l’idée de traversée : la proue du navire est la métaphore d’un voyage de découverte et d’exploration qui vise à conduire loin ceux qui voyageront avec nous. Pour désigner avec précision notre voyage, sa destination et son esprit, nous avons ajouté le chrismon, signe formé de la superposition des deux premières lettres Chi et Rho du nom du Christ en grec.

Bienvenue à tous ceux qui souhaiteraient participer à l’Academy for Christian Art : www.academyforchristianart.com

François Bœspflug — Emanuela Fogliadini, septembre 2020

ANR RELRACE ReLRace #A1.1JE1

« De Cham à Yakub. Structures, emplois et diffusions des discours généalogiques religieux »

27 et 28 janvier 2021 – Le Mans Université

Non seulement les religions peuvent parfaitement s’accommoder de la « race », en particulier lors de l’acmé de la raciologie dite scientifique au XIXe siècle, mais elles sont capables également d’en produire dans la longue durée, bien avant l’émergence de la notion de « race » issue de l’histoire naturelle. Dans ce schéma, le rôle de la notion de lignage est déterminant et les textes sacrés permettent de construire et d’essentialiser des différences. Le déterminisme racial repose alors sur le récit soit d’une malédiction – aboutissant à la création d’un lignage stigmatisé – soit d’une bénédiction ou d’un rattachement à un noble lignage. Dans le premier cas, l’exemple le plus connu, est celui de la malédiction de Ham/Cham (Gn. 9) qui permit – entre autres choses – de justifier l’esclavage des populations noires [Braude, 2002 ; Haynes, 2002 ; Goldenberg, 2003 ; Whitford, 2009] y compris dans l’islam bien que ce récit ne figurât pas dans le Coran. Dans le second cas, le meilleur exemple réside dans les théories du British Israelism [Barkun, 1997] défendues par Wilson puis Hines au XIXe siècle et restées très populaires dans le monde anglo-saxon jusqu’au milieu du XXe s. Ces conceptions s’accompagnent souvent d’une racialisation de la notion d’élection et de peuple élu qui, alors, loin d’être conçue comme métaphorique ou ressortant d’une mission particulière au sein de l’humanité, apparaît à ses défenseurs comme l’expression d’une supériorité raciale. Or cette prétention à l’élection tend à se renforcer à partir du XVIIe siècle au sein de la galaxie protestante aussi bien en Afrique du sud qu’en Amérique. Parmi ces constructions, certaines sont bien moins étudiées. Il s’agit en particulier de celles produites par les populations africaines-américaines ou afro-caribéennes au XIXe siècle. Dans un premier temps, il s’agit avant tout de revaloriser la « race » noire et de lui conférer une égale dignité. Par la suite, le discours, aussi bien dans le christianisme africain-américain [Livingstone, 2011 ; Harvey, 2007] que dans le Black Judaism ou encore que dans la Nation of Islam, en vient à inverser les stigmates et à donner à la « race » blanche une origine ANR RELRACE indigne. Des contre-discours de l’élection sont également produits ; ils sont particulièrement manifestes dans le rastafarisme et constituent un outil encore opérant aujourd’hui même s’il reste difficile d’en mesurer l’imprégnation. Dans tous les cas, les questions autour de la circulation et de l’hybridation de ces généalogies racialo-religieuses ont été peu travaillées.

Les propositions de communication assorties d’un C.V. sont à envoyer à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  pour le 30 nov. 2020 au plus tard.

Elles ne devront pas excéder 500 mots.

Timbuktu Institute Juin 2020Le Timbuktu Institutepublie avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer une série de notes sur la société civile à l'épreuve de la pandémie COVID-19 au Sahel.

 

Note d'analyse n° 1

La réponse des acteurs religieux à la pandémie Covid-19 au Sahel

 

Recherche réalisée entre le 15 mars et le l er juin 2020 en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Sénégal.

  • Sous la direction de Bakary Sambe, Directeur du Timbuktu lnstitute
  • Chargés de recherche: Vague Samb, Pôle État de droit, gestion des conflits et dialogue politique ; Mbassa Thioune, Pôle radicalisation des jeunes et résilience
  • Avec la contribution des chercheurs-associés du Timbuktu lnstitute
  • Veille internet et réseaux sociaux: Joseph Christophe A. Diouf, Basile Faye, Mamadou Lamine Diémé

Sources : réseau de chercheurs-associés (30) et enquêteurs locaux (20) du Timbuktu lnstitute, veille internet et réseaux sociaux, participation aux groupes WhatsApp religieux et communautaires, rencontres avec les parties prenantes au Sahel.

 

 

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