Le protestantisme est généralement réputé étranger à la Lorraine. Pourtant, la diversité géopolitique de l'espace lorrain à l’époque moderne, puis sa partition tragique à l’époque contemporaine, font de ce territoire un lieu de diffusion contrastée des réformes protestantes, dans leur diversité. Calvinistes, luthériens ou encore anabaptistes, jusqu’aux évangéliques aujourd’hui, ont tous, malgré leur situation d’extrême minorité et la précarité, parfois, de leur condition juridique, joué un rôle non négligeable dans l’histoire lorraine. Il s’agit donc de réévaluer cette place, de faire un bilan des travaux les plus récents et de lancer des pistes pour de futures recherches, tout en replaçant la Lorraine dans des contextes plus larges, du fait de sa position d’entre-deux entre les constructions nationales française et allemande. Entre synthèse globale et études de cas, cet ouvrage est un reflet de nos connaissances actuelles sur le sujet, ce qui constitue une entreprise éditoriale inédite.
Laurent JALABERT et Julien LEONARD (dir.) Éditeur : Septentrion, 2019
Pendant près de 130 ans, l'Église catholique en Algérie participe au système colonial au point d'en devenir l'un des piliers.
Les Français importent une religion qui marque le territoire avec ses églises, le son des cloches, les processions... Un nouvel environnement sonore et visuel s'impose aux colonisés. Parallèlement, les Algériens font l'expérience de la ségrégation légale, sociale et culturelle. Que reste-t-il de cette Église qui s'est posée en héritière de la prestigieuse Église d'Afrique, celle des Augustin, Cyprien ou encore Tertullien?
À partir d'archives privées et publiques, mais aussi de la presse et d'une riche bibliographie, Oissila Saaidia retrace l'histoire du catholicisme en Algérie de 1830 à nos jours. Au fil du temps, l'infrastructure paroissiale se met en place, les écoles se construisent, les pèlerinages voient le jour alors que le faste des célébrations liturgiques entend rappeler la supériorité de la Croix sur le Croissant. Puis, 1962 : comment se situer dans l'Algérie algérienne et musulmane? De l'euphorie de l'indépendance aux lendemains de la décennie noire, des espoirs des années 1960 aux inquiétudes devant un avenir incertain, un nouveau chapitre de l'histoire de l'Église en Algérie continue des'écrire.
Près de vingt-cinq ans après ses permiers travaux sur le catholicisme en Algérie, Oissila Saaidia livre la première synthèse sur cette histoire partagée, sans en occulter les ambiguïtés et les contradictions.
Oissila Saaidia, agrégée de l'Université en histoire et licenciée en arabe, est Professeur des Universités en histoire contemporaine. Elle dirige actuellement /'IRMC de Tunis (Institut de recherche sur le Maghreb contemporain I USR 3077 CNRS)
Elle s'intéresse aux enjeux religieux de part et d'autre de la Méditerranée. Elle est notamment l'auteur d'Algérie coloniale (CNRS Éditions, 2015)
La Revue de l’histoire des religions (RHR), publication trimestrielle fondée en 1880, dont la rédaction est établie au Collège de France au sein de l’Institut des civilisations, est ouverte à la plus large collaboration, française et étrangère. Son champ d’étude couvre toutes les formes du donné religieux, discours et vécu, des origines à nos jours, sous toutes les latitudes.
La Revue ne publie que des textes originaux, scientifiquement fondés. Elle peut accueillir, dans ses numéros thématiques, des actes de colloque. Tous les textes proposés sont soumis au Comité de lecture ; ils doivent être présentés prêts pour l’impression (voir les « Instructions aux auteurs » sur le site de la Revue).
Les cimetières sont un lieu traditionnel d'expression des convictions religieuses. En dépit du développement considérable de la crémation – signe de sécularisation – le paramètre religieux demeure une voie d'analyse incontournable de ces espaces. Les contributions réunies dans ce volume proposent une réflexion sur la régulation des pratiques religieuses observables dans les cimetières à l'échelle européenne. Elles cherchent à apprécier la spécificité nationale qui peut être double : celle qui détermine le système de relations État-religions et celle qui caractérise la législation funéraire. Si les enjeux et les défis posés sont comparables d’un pays à l’autre, les auteurs mettent en perspective les réponses apportées. Ils montrent aussi la mise en œuvre d’un régime juridique des cimetières qui dépend de sa réception par les cultes concernés. Une large place est donc faite à l’analyse du statut des cimetières dans les principales traditions religieuses.
Introduction – Anne Fornerod
L'ASSISE JURIDIQUE DU PLURALISME RELIGIEUX DANS LES CIMETIÈRES
Louis-Léon Christians – Droit européen et international : unité et diversité du respect dû aux morts Julie Rugg – Le traitement des morts en Angleterre : entre pluralisme et pragmatisme Anne Fornerod – Le pluralisme religieux dans les cimetières en régime français de laïcité Tymen J. Van der Ploeg – Pluralisme religieux et funérailles aux Pays-Bas Louis-Léon Christians, Patrick De Pooter – Le régime des cimetières en Belgique : neutralité inclusive et pluralisme confessionnel Miguel Rodriguez-Blanco – Le pluralisme religieux dans les cimetières espagnols à la lumière du droit à une sépulture décente
CIMETIÈRES ET FUNÉRAILLES DANS LES TRADITIONS RELIGIEUSES
Claude Heymann – Le cimetière, une histoire juive… Jean-Luc Hiebel – Le statut des cimetières en droit canonique Moussa Abou Ramadan – Les cimetières et le droit musulman Pierre-Yves Kirschleger – Cimetières protestants ou cimetières des protestants ? Caroline Gyss – Mourir en France : les tombes chinoises des cimetières parisiens comme source socio-historique
Convictions religieuses et ajustements de la norme
Organisée par l’UMR DRES 7354 - Equipe droits et religions
Vendredi 5 juillet 2019
En précisant dans son arrêt du 22 novembre 2017 et à la suite de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne « qu’il appartient à l’employeur de rechercher si, tout en tenant compte des contraintes inhérentes à l’entreprise et sans que celle-ci ait à subir une charge supplémentaire, il lui est possible de proposer à la salariée un poste de travail n’impliquant pas de contact visuel avec ces clients, plutôt que de procéder à son licenciement », la chambre sociale de la Cour de cassation n’a-t-elle pas ouvert la voie aux ajustements de la norme lorsque son application au cas concret pose question au regard du respect d’une liberté (ici la liberté de religion), suscite un conflit de valeurs ou de normes, risque d’engendrer une discrimination ?
C’est à l’articulation problématique de l’impératif juridique et de l’impératif religieux qu’est consacrée cette quatrième édition des Rencontres Droit et Religion, qui s’appuie sur le dossier du n°7 de la Revue du droit des religions consacré à ce thème.
Qu’il s’agisse de travailler sur les techniques juridiques aptes à concilier les normes en conflit ou de procéder à l’analyse de leur implémentation par les États, les points de vue sur les ajustements de la norme positive aux convictions religieuses sont à tout le moins très différents, une partie de la littérature juridique les réfutant, une autre partie les accueillant volontiers tandis qu’une dernière est plus sceptique. Il est vrai que cette démarche d’ajustement ou d’aménagement de la norme au cas particulier soulève in-terrogations, résistances et critiques. Elle orienterait la gestion du droit vers des solutions au cas par cas ou « sur mesure ». Cette approche « casuistique » réduirait la sécurité juridique, elle pourrait conduire à un effritement de la norme commune.
Accommodements raisonnables, principe de proportionnalité, concordance pratique, mise en balance des intérêts… sont autant de méthodes qui peuvent être empruntées pour ajuster la norme commune aux convictions religieuses. Toutefois, ces différentes notions sont parfois improprement utilisées et leur mise en œuvre étatique se révèle complexe et souvent déceptive.
Le programme des quatrièmes Rencontres Droit et Religion s’organise en deux sessions complémentaires, chacune éclairant à sa manière la problématique. Ces deux sessions sont mises en perspective par deux conférences, la première donnant le cadre général de la protection des droits fondamentaux, et la dernière ouvrant vers une perspective inédite, en contrepoint, à savoir l’ajustement des règles religieuses à la norme étatique.
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Manifestation validée au titre de la formation continue des avocats
Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme Alsace
5 allée du Général Rouvillois - 67083 Strasbourg
Accès depuis l’aéroport
Prendre le train (TER) jusqu’à la gare centrale de Strasbourg
Accès depuis la gare
Tramway « C » direction Neuhof Rodolphe Reuss, Arrêt « Observatoire » (15mn)
Les Fasti Ecclesiae Gallicanae présentent, pour chaque diocèse de France entre 1200 et 1500 :
des notices biographiques des évêques, auxiliaires de l’évêque, dignitaires et chanoines prébendés du chapitre cathédral,
des tables chronologiques pour les évêques, leurs auxiliaires, les dignitaires et les chanoines du chapitre cathédral,
une présentation des institutions diocésaines et des sources, avec une bibliographie,
quelques notices faisant le point sur les aspects particuliers de chaque diocèse.
Les notices biographiques offertes par le présent volume concernent les vingt-quatre prélats ayant occupé le siège épiscopal du Mans, et un millier d’auxiliaires de l’évêque, de dignitaires et de chanoines de Saint-Julien identifiés pour la période considérée. Elles fournissent également des synthèses nourries sur plusieurs thèmes dans lesquels le clergé de l’Église du Mans joue un rôle capital : la tradition historiographique des Actus des évêques, le quartier cathédral en partie aujourd’hui conservé, la cathédrale qui domine encore l’ancienne cité, et les vitraux de cet édifice pour beaucoup datés du XIIIe et du XVe siècle.
Les Fasti Ecclesiae Gallicanae, ce sont aussi des chercheurs, débutants ou confirmés, rassemblés dans une équipe qui se réunit une fois par an, sur un programme financé par le CNRS, ainsi qu’une base de données réunissant près de 19 000 ecclésiastiques, enrichie chaque jour, qui doit être mise en ligne et diffusée sur le site Brepolis de Brepols Publishers. L’équipe dispose d’un nouveau site web offrant de nombreuses informations sur son activité : https : // fasti.huma-num.fr/
Revue du droit des religions n° 7/2019 Convictions religieuses et ajustements de la norme
coordonné par Vincente Fortier et Jean-Marie Woehrling Mai 2019
Si le croyant ne peut s'affranchir de la règle commune au nom de sa liberté de religion, la reconnaissance pleine et entière de celle-ci conduit dans certaines situations à des ajustements de la règle de droit. Ce dossier présente les mécanismes susceptibles d’être mis en œuvre pour résoudre les tensions entre plusieurs droits fondamentaux, droit à l’égalité, non-discrimination et liberté de religion, afin de concilier impératif juridique et impératif religieux.
Les varia questionnent également les relations entre droit et religion à propos des symboles religieux en Italie, de la situation des cultes au Brésil ou de la laïcité comme principe partagé par tous les États de droit.
ISBN : 979-10-344-0045-4 Format : 16 x 24 cm / 222 p. Prix public : 25 euros TTC En vente en librairie ou en commande en ligne
Les autorités sunnites contemporaines et le défi de l'héritage classique. Entretien avec Dominique Avon
Vidéo réalisée dans le cadre du groupement d'intérêt scientifique "Religions. Pratiques, textes, pouvoirs". Mai 2019 - montage et réalisation : Jeff Loch & Philippe Martin
Dominique Avon est Directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études (EPHE) sur la chaire "Islam sunnite" (XIXe-XXIe siècles). Agrégé d'histoire et licencié d'arabe, il conduit des recherches sur les élites, les doctrines, les débats d'idées, les enjeux politico-juridiques, les crises et les modalités de dialogue dans l'espace méditerranéen, arabe et européen.