Résumé:
Le 11-Septembre et les guerres menées par les États-Unis par la suite ont suscité une prise de conscience chez les Américains des soupçons de mépris, voire de franche hostilité envers l’islam dont les États-Unis font l’objet dans nombre de pays du Moyen-Orient. Pour éviter que cette méfiance à connotation religieuse ne vienne alimenter l’extrémisme violent dans la région, la diplomatie américaine s’est tournée vers une diplomatie publique religieuse. En cela, elle s’est affranchie de la première clause religieuse du Premier Amendement à la Constitution, longtemps interprétée comme interdisant tout recours à la religion. La diplomatie américaine se prévaut au contraire de la seconde clause religieuse de l’amendement, celle qui garantit la liberté religieuse. L’objectif est de façonner un message qui consiste à promouvoir au Moyen-Orient l’image d’une Amérique ouverte et tolérante envers l’islam. Ce recours à l’outil religieux montre néanmoins ses limites dans la mesure où il est difficile de dépasser l’approche à sens unique ainsi que celle visant à favoriser l’émergence dans la région d’un islam « américano-compatible ».
Référence:
Marie GAYTE, « Le Premier Amendement, élément paradoxal de la diplomatie publique religieuse des États-Unis au Moyen-Orient », Politique américaine, 2017/2 (N° 30), p. 53-81.