Résumé:
La condamnation par Rome des idées de Lamennais a le plus souvent été étudiée pour sa portée politique et l’accent a été mis sur l’encyclique Mirari vos (1832). La seconde encyclique, Singulari nos (1834), est restée surtout le motif pour expliquer le « drame mennaisien ». La présente contribution propose un double déplacement d’analyse : de la condamnation des idées politiques de Lamennais (1832) à celle de sa philosophie (1834) ; du drame mennaisien au désarroi d’une génération qui en avait subi directement ou indirectement l’influence. Ce moment mennaisien ne saurait donc être réduit au spectaculaire retournement du célèbre apologiste catholique, mais caractérise une configuration religieuse singulière, inscrite dans les scansions croyantes du XIXe siècle qui marquèrent souvent les périodes post-révolutionnaires.
Référence:
Sylvain MILBACH, « 1832-1835, moment mennaisien. L’esprit croyant des années 1830 », Revue de l'histoire des religions, 2018/3 (Tome 235), p. 451-484.