Résumé:
Les contrats juifs d’Orient et d’Occident au Moyen Âge contiennent une formule de validité auprès des tribunaux juifs comme des tribunaux des « Nations du monde ». Formule figée du jargon juridique, cette phrase recouvre néanmoins une réalité légale autorisant les juifs à recourir à la justice rabbinique ainsi qu’à la justice de la société non-juive environnante. Les autorités rabbiniques ont cependant cherché à limiter le recours aux tribunaux non juifs. Cet article examine quelques cas illustrant la réaction rabbinique, tirés des corpus de la Geniza du Caire et de l’Angleterre médiévale. Motivée, certes, par le désir de renforcer le pouvoir des tribunaux juifs, l’opposition au recours aux tribunaux des « Nations du monde » implique aussi la conscience du rôle cohésif de la loi talmudique pour les communautés juives de la diaspora.
Référence:
Judith OLSZOWY-SCHLANGER, « « Israël et Nations du monde » : loi et identité dans les formules des actes juifs médiévaux », Revue de l'histoire des religions, 2017/2 (Tome 234), p. 255-271.