Résumé:
Restituer le destin de David Aboab, fils et arrière-petit-fils de rabbins vénitiens au milieu du xviiie siècle, est un défi pour l’historien. Un premier personnage de ce nom est attesté à Curaçao vers 1745, vite pris dans la tourmente d’une communauté en conflit qui provoque son expulsion. Peu d’années après, on retrouve Aboab à Londres, converti au christianisme non-conformiste des Huntchinsoniens pour lesquels il est un auxiliaire précieux, l’interprétation biblique s’y fondant sur un curieux hébraïsme anti-juif. La différence de ton entre les écrits signés est toutefois telle que l’unité auctoriale et biographique demeure en question. S’il y a bien un unique Aboab, ne seraient-ce pas la nécessité et la difficulté de tirer parti d’une expertise constituant son seul capital social qui donnent cohérence à son parcours éclaté ?
Référence:
Evelyne OLIEL-GRAUSZ, « David Aboab, ou l’itinéraire frustré d’un juif converti au xviiie siècle entre lacunes et certitudes », Revue de l'histoire des religions, 2017/1 (Tome 234), p. 89-118.