Dans un monde sans repères alors que tout change, dans une société où les biens matériels priment trop souvent sur les valeurs spirituelles, dans des communautés humaines où la solidarité et la fraternité sont remplacées par de lourds appareils d'assistance, dans des territoires où les fractures sont de plus en plus visibles, face au désenchantement des citoyens à l'égard des dirigeants, les religions ont-elles un message pour le débat politique qui peut contribuer aujourd'hui au mieux vivre ensemble ?
Sans doute ne le pourront-elles qu'en retournant aux racines de leur enseignement. C'est dans cet esprit que la Commission de l'Action Sociale, Politique et Économique de l'UEPAL (CASPE) a demandé à quatre théologiens d'analyser ce que disent les textes fondateurs des principales religions sur le pouvoir dans la cité (la politique) et le rôle des croyants.
De janvier à avril 2019, le président Michel Deneken, le Doyen Rémi Gounelle, MM. Aaron Eliacheff et Yannis Mahil exposeront cette problématique pour les principales religions monothéistes catholicisme, protestantisme, judaïsme, islam.
ATTENTION! L'ORDRE DES INTERVENANTS A ETE MODIFIE comme suit...
Les conférences auront lieux les mercredis de 18h30 à 20h au siège de l'UEPAL (salle Koch).
Renseignements: Fabienne Rubach, Présidente de la CASPE, par mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Les polémiques religieuses du Ier au IVe siècle de notre ère.
Hommage à Bernard Pouderon.
Études réunies par G. Bady et D. Cuny, coll. Théologie historique 128, Beauchesne, Paris, 2019.
Cet ouvrage en hommage à Bernard Pouderon rassemble vingt-quatre contributions qui éclairent d’un jour nouveau le rôle des polémiques religieuses du Ier au IVe siècle de notre ère. Il illustre la variété des approches et l’importance des discussions scientifiques menées par des chercheurs de divers pays. Divisé en quatre chapitres, il s’organise autour de quatre questions : quel rôle jouent les origines pour les courants religieux de l’Antiquité ? Jusqu’où vont l’apologétique juive et les polémiques antijuives ? Quels sont les enjeux des controverses entre auteurs chrétiens et païens ? Quelles sont la teneur et la visée des débats au sein du christianisme ? Textes juifs, païens et chrétiens, mais aussi gnostiques, manichéens ou orphiques sont ici convoqués et étudiés. De Flavius Josèphe à Grégoire de Nysse, les auteurs montrent comment l’histoire a été instrumentalisée, les citations scripturaires détournées, les sources altérées. Ce faisant, ils mettent en lumière la fécondité des polémiques dans cette période d’effervescence qui est déterminante pour comprendre les religions et leur histoire.
https://www.editions-beauchesne.com/product_info.php?products_id=2334
Les auteurs :
Guillaume Bady, Pier Franco Beatrice, Christian Boudignon, Régis Burnet, Marie-Ange Calvet-Sebasti, Matthieu Cassin, Laetitia Ciccolini, Diane Cuny, Gilles Dorival, Michel Fédou, Benoît Gain, Anthony Glaise, Anders-Christian Jacobsen, Alain Le Boulluec, Bernard Meunier, Simon Claude Mimouni, Sébastien Morlet, Olivier Munnich, Tobias Nicklas, Paul-Hubert Poirier, Maryse Robert, Madeleine Scopello, Frederick Stanley Jones, Anna Usacheva, Andrea Villani, Eric Junod.
LE MARCHE HALAL OU L'INVENTION D'UNE TRADITION
Du simple rituel d’abattage au tourisme halal, en passant par les aliments, les médicaments et la mode, le marché halal s’étend sur tous les continents. La liberté d’interprétation des textes dont bénéficiaient les autorités religieuses traditionnelles a été peu à peu remplacée par un espace normatif où le fidèle n’aurait le choix que de chercher le halal et d’éviter ce qui ne l’est pas. Et la surveillance qui s’exerce sur les produits charia-compatibles par le biais d’intermédiaires mi-marchands mi-religieux s’applique désormais aussi aux conduites de leurs acheteurs.
Qu’est-ce qui a rendu possible un tel élargissement du « système halal », faisant de tout fidèle musulman un consommateur, et de l’Umma une puissance économique ? Du cœur des abattoirs jusqu’aux comités normatifs où se décident nos politiques économiques, ce livre brillant et passionnant raconte la rencontre improbable entre deux utopies de la fin du XXe siècle, le fondamentalisme islamique et le néolibéralisme. Montrant que la récente invention du marché halal n’aurait pas été possible si les intérêts marchands n’étaient pas passés avant la neutralité de l’État et la liberté religieuse, il décrypte également les enjeux des controverses qui divisent la société française : l’abattage rituel et le bien-être animal, les repas halal dans les institutions publiques ou les entreprises, etc.
Un ouvrage de référence.
Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chargée de recherche au CNRS à l’Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Aix-Marseille Université), est une spécialiste reconnue du marché halal en Europe dont elle a suivi l’évolution depuis plus de vingt ans.
Florence Bergeaud-Blackler est Docteur en Anthropologie, chargée de recherche (habilitée à diriger des recherches) au CNRS.
Ses recherches et enseignements concernent essentiellement l’étude des normativités islamiques dans les sociétés sécularisées :
– normativités islamiques et dynamiques marchandes ;
– normativités islamiques aux défis du numérique ;
– normativités, éthique et engagements.
Elle étudie depuis plusieurs années le développement de ce qu’il est convenu d’appeler le “marché halal”, un phénomène mondialisé sorti depuis longtemps de la boucherie de quartier. En s’appuyant sur des recherches anthropologiques menées en Europe et autour de la Méditerranée, elle développe l’idée que derrière ce phénomène à la fois religieux, politique et marchand, qui se présente sous un angle essentiellement commercial, se compose l’espace normatif d’une diaspora musulmane transnationale
Vidéo réalisée dans le cadre du groupement d'intérêt scientifique "Religions. Pratiques, textes, pouvoirs". Avec le concours du Musée des Beaux-Arts de LyonVoir la vidéo sur YouTube Visiter le site du Musée des Beaux-Arts de Lyon
Décembre 2018 - montage et réalisation : Jeff Loch & Philippe Martin
Cycle « Les monothéismes et le jeûne »
Le programme collectif du LEM consacré à la pratique du jeûne dans les monothéismes entend aborder dans une perspective comparatiste la question de la permanence d’un geste pénitentiel qui remonte aux origines du judaïsme, du christianisme et de l’islam. En christianisme, les scolastiques du Moyen Âge ont distingué entre le jeûne naturel, ieiunium naturale, qui consiste dans la privation totale de nourriture et de boisson et dont l’exigence s’impose aux fidèles, à partir de minuit les jours où ils doivent communier, le jeûne moral et philosophique, ieiunium morale et philosophicum, qui implique une abstinence alimentaire pour assurer la santé du corps et de l’esprit, le jeûne ecclésiastique, ieiunium ecclesiasticum, dont le respect amène le chrétien à se priver de manger et de boire pour satisfaire à ses péchés et refréner ses passions, et enfin le jeûne métaphoriquement et improprement dit “pour évoquer la maîtrise de ses appétits vicieux”. L’ensemble des fidèles sont astreints, d’une astreinte de précepte, à jeûner périodiquement, mais les réguliers, sur qui l’autorité normative de l’Église se fait plus particulièrement sentir, sont plus lourdement soumis à une discipline alimentaire qui devient au lendemain du concile de Trente une composante caractéristique de la culture confessionnelle propre au catholicisme. Le jeûne et l’abstinence sont un point d’observation assurément très précieux pour saisir l’ampleur et le rythme du mouvement par lequel les sociétés occidentales se sont progressivement déprises de leur conformation chrétienne. À partir des réflexions qu’offrent les cas du christianisme, puis du catholicisme moderne, l’objectif du présent programme collectif sera de replacer la pratique du jeûne au sein du phénomène monothéiste et de l’envisager dans tous ses aspects, ecclésial, naturel, philosophique, collectif, individuel et mystique.
Les conférences se tiennent le jeudi, à partir de 14 h, dans le bâtiment du LEM, 7, rue Guy Môquet, à Villejuif
(Campus CNRS, bâtiment C), métro Villejuif-Paul Vaillant Couturier.
Responsables : Christophe Batsch (CECILLE, UdL) et Stéphane Benoist (HALMA, UdL)
Matinée (9h30-12h30)
9h30 — Accueil et propos introductifs
9h45 — Matinée animée par Christophe Batsch (CECILLE, UdL) :
Mesure du temps et approche calendaire dans les mondes antiques oriental et gréco-romain
Bertrand Lafont (CNRS), « Mesurer le temps au pays de Sumer au IIIe millénaire av. notre ère »
Ilaria Bultrighini (Post-Doctoral Research Fellow, « The Sanctuary Project », Institute of Classical Studies, Londres), « Measuring time in the Roman Empire: the seven-day week »
Discussion sur les suites du programme interlaboratoires d’étude des religions (Epire et GIS)
Après-midi (14h-17h)
14h — Après-midi animée par Marie-Odile Bruhat (HALMA, UdL) :
Temps, temporalité, approches calendaire et politique dans le monde romain impérial
Stéphane Benoist (HALMA, UdL), « Le temps, instrument du politique ? L’approche romaine du calendrier (fasti et feriale), de la République à l’Empire »
Dominic Moreau (HALMA, UdL), « Les calendriers du Chronographe de 354 et de Polemius Silvius : entre temps païen et temps chrétien »
Table ronde conclusive sur le thème d’étude : « Temps et temporalités, fêtes et calendriers »
MESHS | Salle 1 | 2, rue des Canonniers, Lille
Déroulement
9h Accueil
9h30 Ouverture, Didier Leschi, Président du Conseil de direction de l’IESR
9h45 Introduction, Dominique Schnapper, Présidente du Conseil des sages de la laïcité 10h15 Enseigner l’histoire du judaïsme à l’école, Stéphanie Laithier, historienne, IESR
11h Pause
11h15 Enseigner l’histoire du christianisme à l’école, Renaud Rochette, historien, IESR 12h Enseigner l’histoire de l’islam à l’école,Jamal Ahbab, historien, IESR
12h45 Déjeuner
14h Enseigner les religions de l’Inde à l’école, Louis Hourmant, sociologue des religions, IESR
14h45 Enseigner les faits religieux en passant par les œuvres, Isabelle Saint-Martin, historienne de l’art, EPHE
15h30 Synthèse et conclusions, Philippe Gaudin, directeur de l’IESR
16h15 Fin des travaux