Résumé:
La « fin des cultes » est plus facile à repérer dans les sanctuaires, disparus par destruction volontaire, abandon ou réaffectation. Les religions traditionnelles, et leurs sociétés, sont construites sur la spatialité : l’espace sacré est à la fois le « lieu » du dieu et un lieu de repère culturel et identitaire qui dépasse le cadre rituel. Les discours chrétiens sur la « fin des cultes », parce qu’ils ont polémiqué avec des conceptions religieuses spatialisées (« paganisme » et judaïsme), se sont emparés de cette symbolique spatiale pour écrire le récit de la christianisation au Levant – à confronter au modèle utopien de Jonathan Z. Smith – et dessiner des exempla de saints hommes. Avec trois cas du IVe siècle (Aelia Capitolina, Aphaca/Héliopolis et Gaza), on analyse l’argument des sanctuaires dans ces discours.
Référence:
Nicole BELAYCHE, « Les discours chrétiens sur la « fin des cultes » publics au Levant : l’argument des sanctuaires », Revue de l'histoire des religions, 2018/2 (Tome 235), p. 209-232.