Résumé:
À travers une enquête ethnographique dans un club de self-help réunissant des diplômés, cadres et membres des professions intellectuelles de « culture musulmane », cet article analyse le processus de formation et d'investissement dans ce type de groupement. Parfois envisagé comme reproduisant des liens et une solidarité communautaires, le groupement étudié réunit des descendants de travailleurs maghrébins en ascension sociale qui, après une socialisation primaire marquée par la distance avec les descendants de travailleurs, activent les liens jusqu'alors faibles qu'ils entretiennent avec eux au moment de leur entrée dans le monde professionnel, sans pour autant partager de sentiment d'appartenance uniforme. Bien que le haut de la hiérarchie associative mène un travail de communalisation en son sein, les formes d'investissement y demeurent hétérogènes, en lien avec les positions socioprofessionnelles des membres et les rétributions recherchées.
Référence:
Samina MESGARZADEH, « Un club de cadres et dirigeants de « culture musulmane ». Ni communauté ni communalisation », Sociétés contemporaines, 2018/1 (N° 109), p. 37-64.