Le Timbuktu Institutepublie avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer une série de notes sur la société civile à l'épreuve de la pandémie COVID-19 au Sahel.
Note d'analyse n° 1
La réponse des acteurs religieux à la pandémie Covid-19 au Sahel
Recherche réalisée entre le 15 mars et le l er juin 2020 en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Sénégal.
Sous la direction de Bakary Sambe, Directeur du Timbuktu lnstitute
Chargés de recherche: Vague Samb, Pôle État de droit, gestion des conflits et dialogue politique ; Mbassa Thioune, Pôle radicalisation des jeunes et résilience
Avec la contribution des chercheurs-associés du Timbuktu lnstitute
Veille internet et réseaux sociaux: Joseph Christophe A. Diouf, Basile Faye, Mamadou Lamine Diémé
Sources : réseau de chercheurs-associés (30) et enquêteurs locaux (20) du Timbuktu lnstitute, veille internet et réseaux sociaux, participation aux groupes WhatsApp religieux et communautaires, rencontres avec les parties prenantes au Sahel.
La plupart des sociétés occidentales connaissent aujourd’hui une baisse de l’appartenance religieuse et une perte d’influence des religions. Mais connaît‑on vraiment le phénomène de la non‑religion ? Quelles sont les formes, anciennes et contemporaines, de la non‑croyance ? Comment évoluent‑elles dans les différents contextes culturels et socio‑économiques ? Historiens, sociologues et politologues analysent ici les facettes très variées de ce phénomène.
Au‑delà de la question de la baisse de la religiosité, c’est la cohésion sociale et le mieux‑vivre ensemble qui sont interrogés. Qu’apportent aux sociétés les différentes attitudes de non‑croyance, qui peuvent aller de l’indifférence religieuse à un athéisme militant ? En filigrane, l’enjeu est aujourd’hui de faire société dans le monde occidental, à un moment où les convictions religieuses semblent vaciller.
Quelques mots sur les auteurs
Pierre Bréchon est professeur émérite de science politique à Sciences po Grenoble. Ses travaux portent sur les valeurs politiques et les attitudes religieuses en France et en Europe.
Anne‑Laure Zwilling est ingénieure de recherche au CNRS, où elle dirige plusieurs équipes et projets de recherche. Elle travaille sur les religions et leur diversité contemporaine.
Ont contribué à cet ouvrage : Sandrine Astor, Jean Baubérot, Ömer Bilen, Nathalie Caron, François Dingremont, Abel François, Eva Guigo‑Patzelt, Raul Magni‑Berton, Philippe Martin, Bérangère Massignon, Émilie Pontanier, Philippe Portier, Sebastian Roché.
LE COLLOQUE AURA LIEU SUR ZOOM (SERVICE DE VIDÉO-CONFÉRENCES EN LIGNE). IL EST OUVERT À TOUTES ET TOUS MAIS, AFIN D’ÉVITER TOUT INTRUSION INDÉLICATE, UNE INSCRIPTION PRÉALABLE EST NÉCESSAIRE : CONTACTER Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. EN INDIQUANT L’ADRESSE ÉLECTRONIQUE QUE VOUS UTILISEREZ (ON CONSEILLE DE GÉNÉRER UNE ADRESSE MAIL POUR LA CIRCONSTANCE, PAR EXEMPLE SUR GMAIL, AVEC DES IDENTIFIFIANTS TOTALEMENT DISTINCTS DE CEUX UTILISÉS D’HABITUDE). PRÉCISEZ SI VOUS ASSISTEREZ À TOUT LE COLLOQUE OU SEULEMENT CERTAINES SESSIONS (EN MENTIONNANT LESQUELLES).
Colloque : Prisons, prisonniers et spiritualité(s) : un enjeu sociétal en constante évolution
18-19 mai 2020, Université Saint Louis, Bruxelles
Colloque organisé par l'École des sciences philosophiques et religieuses (USL–B) , le GIS Religions : textes, pratiques, pouvoirs (CNRS), le Centre d’histoire du droit, des institutions et de la société (USL-B), le Labex Comod (Université de Lyon) et l’Institut de recherche Religions, spiritualités, cultures, sociétés (UCLouvain).
Le propos est de mener une vaste réflexion autour de la problématique de la place des religions et des spiritualités en milieu carcéral. Le souhait des organisateurs est de privilégier des approches interdisciplinaires (droit, sociologie, théologie, histoire…) sur le temps long, depuis le 18e siècle jusqu’à nos jours. Cela permettra de croiser les approches, mais également de saisir les évolutions en lien avec les contextes sociétaux au sens large. La question se confronte d’emblée à deux réalités : le droit et la liberté individuelle. Comment une législation étatique envisage-telle l’exercice d’une spiritualité ou des spiritualités en milieu carcéral, comment l’encadre-t-elle, avec plus ou moins d’aisance ? Se pose également la question de l’évolution en la matière, dans le sens d’un plus ou moins grand encadrement normatif en raison de l’évolution du contexte global. D’où il sera opportun de s’interroger sur la compatibilité de cette norme avec les droits élémentaires des personnes incarcérées. Le cadre ainsi établi n’est pas isolé, il se trouve confronté à des normes issues d’autres niveaux (européen, droits de l’homme), avec des concordances ou des disparités variables, ainsi qu’à des groupes de pression désireux de peser sur ce versant de l’organisation carcérale.
LES POUVOIRS DU SACRÉ : PRENDRE CONGÉ DE LA THÉORIE DE LA SÉCULARISATION ?
HANS JOAS, JOAN STAVO-DEBAUGE ET JEAN-MARC TÉTAZ
PRÉSIDENCE : PIERRE GISEL
LUNDI 23 MARS 2020, 19H-21H Centre culturel des Terreaux - Rue des Terreaux 14 - 1003 Lausanne
La conférence débat est malheureusement annulée et reportée à une date inconnue. Dès reprogrammation de celle-ci, nous ne manquerons pas de l'annoncer sur le site.
Dans Les pouvoirs du sacré. Une alternative au récit du désenchantement, dont la traduction paraît au Seuil, Hans Joas bâtit une théorie combinant des approches historiques, sociologiques et psychologiques autour de la symbolisation du sacré. Il y montre les difficultés que pose le « grand récit » du désenchantement et souligne que le succès de ce récit est lié à une conception de la modernité comme produit d’évolutions unilinéaires. Il suggère de le remplacer par une histoire différenciée des sacralisations et désacralisations, un processus dans lequel l’avènement de la transcendance joue un rôle central. Il rouvre la question des rapports entre sacré et pouvoirs et propose de nouvelles perspectives pour comprendre tant la persistance que les transformations du sacré dans le monde contemporain.
La soirée est articulée à un colloque de l’Unil les 25 et 26 mars 2020, Le sacré entre pouvoir et désenchantement : quand Joas désenchante Weber, organisé par Ph. Gonzalez et J. Ehrenfreund, et en prolonge un autre, Le sacré en questions. Sacralisation ou désenchantement ? organisé à Paris les 19-20 mars par Sciences-Po, le Centre Sèvres (jésuite), l’École Normale Supérieure, ainsi que le Fonds Ricœur.
Hans Joas est sociologue et professeur des Universités de Berlin et Chicago. Son travail fait dialoguer les sciences sociales et la philosophie. Encore peu connu en francophonie, il commence à y être discuté et va finir par s’imposer comme une référence incontournable. Ont déjà paru en français Comment la personne est devenue sacrée. Une nouvelle généalogie des droits de l’homme (Labor et Fides 2016, prix Ricoeur) et La créativité de l’agir (Cerf 1999).
Joan Stavo-Debauge est sociologue et travaille à l’Unil et à l’Epfl. Il est spécialiste de l’espace postséculier et des réaffirmations religieuses qui s’y profilent. Il a traduit et introduit le livre de John Dewey Écrits sur les religions et le naturalisme (Genève, IES, 2019).
Jean-Marc Tétaz est philosophe et théologien. Il a notamment traduit deux ouvrages de Joas :Les pouvoirs du sacré (2020) et La foi comme option. Possibilités d’avenir du christianisme (à paraître en 2020). Il est fellow au Max-Weber-Kolleg (Erfurt) et enseigne à la Faculté dethéologie de l’Université de Iéna.
Pierre Gisel est professeur honoraire de l’Unil. Il a récemment publié Sortir le religieux de sa boîte noire (Labor et Fides 2019).
LE SACRÉ EN QUESTIONS SACRALISATION OU DÉSENCHANTEMENT ?
Le colloque est malheureusement annulé et reporté à une date inconnue. Dès reprogrammation de celui-ci, nous ne manquerons pas de l'annoncer sur le site.
Avec Hans Joas Professeur honoraire à l’Université Humboldt de Berlin à l’occasion de la parution de
Les Pouvoirs du sacré
Dans Les Pouvoirs du sacré (all : Die Macht des Heiligen, Berlin, 2017), Hans Joas esquisse une théorie complexe du sacré.
Les trois premiers chapitres proposent trois approches disciplinaires (histoire, psychologie et sociologie) dont le point de fuite commun est formé par la question de la symbolisation du sacré.
Cette question constitue le premier axe du livre. La discussion serrée de Max Weber constitue le deuxième axe du livre (chapitres IV et VI) ; Joas y montre d’une part les difficultés que pose le « grand récit » wébérien du « désenchantement », pris trop souvent encore pour argent comptant, et le compare avec l’approche d’Ernst Troeltsch ; il souligne d’autre part combien la fortune de ce récit est indexée sur une vision de la modernité faisant de cette dernière le produit d’évolutions unilinéaires (différenciation, rationalisation, modernisation) censées expliquer les changements sociaux observés à l’époque contemporaine.
Cette histoire du « désenchantement », Joas suggère de la remplacer par une histoire des processus de sacralisation et de désacralisation, dont leur matrice fondatrice se trouverait dans l’avènement de la transcendance durant la « période axiale » (Karl Jaspers, cf. chapitre V). C’est
le troisième axe du livre. Une telle approche permet de reprendre à nouveaux frais la question des rapports entre le sacré et le pouvoir (chapitre VII).
Apparaissent alors en filigrane les contours d’une théorie du sacré qui croise sociologie et psychologie, herméneutique et sciences politiques, et propose de nouvelles perspectives afin de mieux appréhender la persistance du sacré dans le monde contemporain, voire même son regain de vitalité. Les Pouvoirs du sacré et les questions d’ampleur qu’il soulève seront au centre du colloque organisé les 19 et 20 mars 2020, en présence et à propos de Hans Joas.
Lieux du colloque
Jeudi 19 mars 2020 9.30-17.20 : CEVIPOF, 98, rue de l’Université, Paris 7e, salle Lavau 19.00-20.30 : Fonds Ricœur/Institut protestant de théologie, 83, bd Arago, Paris 14e
Vendredi 20 mars 2020 9.15-17.30 : Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris, 35bis, rue de Sèvres, Paris 6e, salle Certeau
Comité scientifique Marc Boss, Alexandre Escudier, Pierre Gisel, Jean-Marc Tétaz, Alain Thomasset
Institutions partenaires CEVIPOF, 98, rue de l’Université, Paris 7e Centre Sèvres - Facultés jésuites de Paris, 35bis, rue de Sèvres, Paris 6e Archives Husserl - Pays germaniques UMR 8547 CNRS/ Ecole Normale Supérieure, 45, rue d’Ulm, Paris 5e Fonds Ricœur, Institut protestant de théologie, 83, bd Arago, Paris 14e
le discours religieux musulman est pris dans une fièvre idéologique depuis au moins deux siècles, réagissant avec une violence verbale aux évolutions sociales, ce qui atteste d'une crise culturelle profonde. la domination européenne a révélé la crise, mais elle n’en est pas la cause. celle-ci est à rechercher dans l’histoire intellectuelle de la culture religieuse au cours de laquelle l’orthodoxie officielle avait interdit la philosophie comme activité intellectuelle autonome. le rapport de l’islam à la philosophie est complexe, dans la mesure où 'ilm al kalam (l’étude de la parole de dieu) est une philosophie religieuse ou théologie philosophique. c’est une riche construction intellectuelle qui a eu une influence structurante sur les représentations culturelles à travers lesquelles les croyants percevaient le monde et distinguaient le bien et le mal. ces représentations sont encore actives dans la mémoire collective bien qu’elles subissent des changements à la suite des transformations sociales des deux derniers siècles. elles donnent un sens à l’existence dans la mesure où elles enseignent ce qui est moral et ce qui ne l’est pas. elles indiquent ce que doit être l’ordre symbolique en donnant à chacun le sentiment d’être en conformité avec la raison, la nature et dieu.
Lahouari Addi est professeur émérite de sociologie à Sciences Po Lyon et Visiting Scholar à Georgetown University. Son dernier ouvrage est Radical Arab Nationalism and Political Islam, Georgetown University Press, 2017.
La communauté, l'abbé et la Règle sont les trois piliers du monachisme repris et enrichis par saint Benoît de Nursie, fondateur du Mont-Cassin au milieu du VIe siècle. Quinze siècles plus tard, des dizaines de milliers de moines et de moniales continuent à se réclamer de cette tradition et à vivre selon ces mêmes principes sur les cinq continents, qu'il s'agisse des Bénédictins, des Cisterciens, des Olivétains et de bien d'autres... Dans le monastère, tous, moines ou moniales, abbés et abbesses, sont soumis à ce petit texte, la Règle de saint Benoît. Constamment lu et relu, commenté et expliqué, puisque l'on compte plus de 1 500 éditions depuis le XVIe siècle, il forme le coeur de cet ouvrage. Chacun de ses 73 chapitres ainsi que son prologue sont analysés par des spécialistes, chercheurs et moines qui présentent ainsi l'histoire des pratiques bénédictines du vie au XXIe siècle. Quel est le rôle du supérieur ? Quelle est la forme de la prière ? Comment les moines et moniales se nourrissent-ils ? Où dorment-ils ? Comment s'habillent-ils ? Quel sens donnent-ils à leur séparation d'avec le monde ? Comment conduisent-ils la gestion économique des communautés ? Comment ont-ils appréhendé l'arrivée du téléphone puis d'Internet et des réseaux sociaux ? Comment vivent-ils la pauvreté individuelle ? Voici quelques-unes des questions auxquelles ce livre répond à travers l'étude des chapitres de la Règle. Cette Règle, véritable ADN de la vie monastique occidentale, devient ainsi accessible à un large lectorat, au-delà des seuls habitués des monastères, et cela sans doute pour la première fois depuis l'invention de l'imprimerie.
Robert Laffont, collections Bouquins 2020
Daniel-Odon Hurel est directeur de recherche au CNRS. Spécialiste de l’histoire de la tradition bénédictine, en particulier du XVIe au XIXe siècle, il est l’auteur d’une soixantaine d’articles et de plusieurs ouvrages, dont Dom Mabillon, le moine et l’historien, paru dans « Bouquins » en 2007.