18h - Cocktail d’ouverture du colloque, Salle de réception, Université Lyon 2
En présence de Nathalie Dompnier, Présidente de l’Université Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, vice-présidente chargée de la Recherche et des Écoles doctorales (Université Lyon 2) et des consuls du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de Côte d’Ivoire et de la République Démocratique du Congo (sous réserve).
1. ÉVANGÉLISATION ET CONSTRUCTION DES SAVOIRS Président de séance - Bernard Hours (Université Lyon 3)
9h - Claude Prudhomme (Université Lyon 2), Sciences pour la mission, sciences de la mission
9h30 - Cécile Fromont (Université Yale, USA), Idole, Fétiche, Figure ? Penser l’image à la croisée des cultures dans l’Afrique centrale de la première modernité
10h - Melvina Afra Mendes de Araújo (Université Fédérale de São Paulo- UNIFESP, Brésil), Décrire l’autre : inflexions entre l’anthropologie et les missions
Colloque annuel dans le cadre de la troisième année de l'Observatoire international du religieux du CERI et du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL) du CNRS et de l’École pratique des hautes études (EPHE), avec le soutien de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS)
Croisades et inquisition à l’ère du numérique
Internet et les réseaux sociaux ont profondément bouleversé nos modes de vie.
Ces nouveaux moyens de communication ont évidemment aussi un impact sur l’expression du religieux. Adoptant un angle original et encore peu traité, l’objectif du colloque intitulé « Croisades et inquisition à l'ère numérique » n'est pas tant d'analyser ces modalités d'expression, mais bien plutôt d’étudier certaines formes de religiosité ou d'identité « radicalisée ». Identitaires, antisémites ou racistes expriment ainsi leur rejet des autres religions ou de la sécularisation du monde à longueur de tweets, « posts » ou autres brûlots numériques. Or tout comme lorsqu'elles s'expriment dans la vie réelle, ces déclarations publiées dans la sphère virtuelle peuvent mettre en péril l'ordre public ou susciter des tensions à l'échelle internationale.
Pour aborder ces sujets, le colloque est organisé autour de trois thèmes, des émetteurs de « menaces » aux moyens mis en oeuvre pour tenter de les réguler, en passant par les récipiendaires de ces discours. Encadré par un propos liminaire et des remarques conclusives permettant de poser les enjeux, puis de les résumer, le colloque proposera ainsi un panorama inédit et exhaustif du « religieux à l'ère numérique ».
Sous la direction d’Anne-Laure Zwilling avec Joëlle Allouche-Benayoun, Rita Hermon-Belot et Lionel Obadia
LES MINORITÉS RELIGIEUSES EN FRANCE Panorama de la diversité contemporaine
Un éclairage inédit de la diversité religieuse de la France contemporaine, présentant près d’une centaine de groupes religieux présents en France
Sous la direction d’une équipe pluridisciplinaire, près de 80 sociologues, ethnologues, anthropologues, historien, offrent ici une présentation détaillée des groupes religieux présents en France, permettant ainsi une meilleure connaissance de ces mouvements et de leur évolution récente.
Dans une approche inédite, chaque chapitre présente avec précision un groupe religieux. Ces chapitres sont regroupés par grands ensembles confessionnels, ce qui permet de saisir la diversité interne de chacun de ces ensembles. Ce livre présente aussi bien des groupes connus que d’autres qui restent largement à découvrir, des groupes numériquement importants que de très petites communautés. Au-delà de la diversité des monothéismes, qu’il expose en détail, il prend également en compte les religions asiatiques ainsi que des groupes échappant à ces classements traditionnels.
La présentation de chaque groupe comprend autant les questions de démographie religieuse que le contexte d’implantation, la présence publique, les relations intraconfessionnelles et intrareligieuses, la reconnaissance sociale, la formation religieuse des enfants et des adultes, ou encore l’état de la recherche. Jamais encore un ouvrage n’avait rassemblé en un seul volume une information consolidée, dans une perspective scientifique, sur une telle diversité de groupes religieux. Il permet de saisir tant le positionnement de ces groupes dans l’espace public et les uns par rapport aux autres, que de discerner les grandes lignes de l’évolution récente du paysage religieux.
Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance du site Coran 12-21 : www.coran12-21.org.
Il a été conçu par des chercheurs et des ingénieurs de l'IHRIM (UMR 5317), avec le soutien de l'Université Lumière - Lyon 2, du Labex Comod, de l'ISERL et d'Huma-Num. Sa première présentation publique a eu lieu cette semaine à Naples, lors de la conférence de lancement du projet ERC European Quran.
Ce site, qui s'adresse aux simples curieux comme aux spécialistes, présente de manière parallèle et de façon ergonomique plusieurs versions du Coran en Europe occidentale depuis les origines (XIIe siècle) jusqu'à nos jours. Chacune de ces versions (dont la première traduction en Europe et la première traduction en français) est accompagnée de substantielles notices introductives, écrites comme sonores.
Le GIS Religions : textes, pratiques, pouvoirs (Lyon 2), l’Institut de recherche Religions, spiritualités, cultures, sociétés (UC Louvain) et l’École des sciences philosophiques et religieuses (USL-B) ont souhaité s’associer en vue de mener une vaste réflexion autour de la problématique de la place des religions et des spiritualités en milieu carcéral. Le souhait des organisateurs est de privilégier des approches interdisciplinaires (droit, sociologie, théologie, histoire…) sur le temps long, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Cela permettra de croiser les approches, mais également de saisir les évolutions en lien avec les contextes sociétaux au sens large.
Les objets religieux : quels enjeux contemporains ?
Approches croisées (Maghreb / M achrek / Europe 19e-21e siècles)
TUNIS, 9-13 décembre 2019
Argumentaire
Les observateurs s’accordent sur l’importance qu’ont acquis les faits religieux et sur la centralité de leur gestion dans les sociétés maghrébines depuis les années 1980. Qu’il s’agisse du point de vue politique, avec les reconfigurations des partis au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye, de celui des normes et valeurs en cours et en perpétuelle redéfinition (politique des corps, mixité, codes vestimentaires, enseignements), ou des enjeux économiques liés à la « chose religieuse » (marché halal, tourisme religieux, tensions concernant le tourisme balnéaire, politiques patrimoniales, secteur de la banque islamique), les références religieuses se multiplient dans les sociétés contemporaines du Maghreb, au risque d’être parfois perçues comme surdéterminantes. Cette référence religieuse, principalement musulmane, se construit de paire avec l’émergence et le développement du pluralisme religieux qui contribue à réinterroger l’homogénéité religieuse et identitaire de pays qui se sont construits, au sortir des indépendances, dans un déni de la diversité, autour d’une identité musulmane unique et homogène qui relève dans une large part de « l’invention ». A cet idéal structurant d’une identité nationale et religieuse unique correspond celui d’une homogénéité linguistique arabe.
C’est ainsi que les mouvements berbères comme le développement des conversions au protestantisme évangélique (qui vont parfois de paire), mettent à mal l’idée simpliste et anhistorique d’un tout musulman, quand bien même la présence musulmane est et demeure prédominante. Ce pluralisme religieux est instillé d’une part, par la migration entrante et l’installation de fidèles chrétiens en provenance d’Afrique subsaharienne et d’autre part, par des transformations internes à la société, tel que les conversions religieuses (en direction, notamment, du protestantisme évangélique, du chiisme, du bahaïsme) ainsi que le développement de spiritualités néo-orientales et de l’athéisme ou encore d’une sortie du religieux. Face à cette relative complexification du tableau religieux au Maghreb, la gestion de la diversité religieuse dans ses conséquences symboliques (fissure d’une image d’une société totalisante, impression de crise des valeurs) et pratiques (quel régime juridique appliquer à des fidèles de confession différentes alors que le droit, certes a-religieux, a été écrit et pensé à partir d’une situation musulmane ?) quel rôle peuvent jouer les sciences humaines et sociales ?
Notre ambition est de proposer une analyse des sociétés maghrébines et des changements religieux qui les traversent en se fondant sur les savoirs faires des diverses disciplines et sur les comparaisons qu’elles permettent. En effet, la gestion de la diversité religieuse et l’émergence de revendications de la part de fidèles d’obédiences différentes apparaissent comme une problématique partagée en Méditerranée, au Nord, au Sud et à l’Est, et les historiens, anthropologues et politistes se saisissent de ces questions avec les outils et les méthodes qui leur sont propres.
Notre souhait d’organiser un atelier doctoral méditerranéen réunissant des doctorants du Maghreb, d’Europe et du Machreck découle d’un constat. L’offre des formations universitaires proposée autour de la Méditerranée concernant l’étude des faits religieux en SHS est très inégale en fonction des régions, aboutissant à des déséquilibres importants.
L’IRMC, fort de sa position d’observateur du Maghreb contemporain depuis 26 ans, associé à l’IDEMEC, laboratoire du CNRS spécialisé en ethnologie sur l’Europe et la Méditerranée, et à l’Université de La Manouba, propose d’organiser un atelier doctoral et des séminaires pour des doctorants du Nord et du Sud de la Méditerranée, encadrés par des spécialistes reconnus des questions religieuses en SHS. Le but sera de mettre en commun des compétences et des connaissances afin de favoriser des synergies et de familiariser les doctorants à des outils théoriques et méthodologiques forgés dans des disciplines auxquelles ils n’ont pas été confrontés.
En 2002, le rapport Debray affirmait l'importance de reconnaître et d'enseigner le fait religieux. Pourtant, plus de quinze ans après, alors que la question a resurgi avec les attentats de 2015, le sujet revient à échéance régulière dans les discours politiques et l'on s'affronte encore sur les manières de s'y prendre ou sur le risque d'une atteinte à la laïcité. Au-delà de la chronique du débat sur l'enseignement des faits religieux, l'ouvrage propose une lecture distanciée des résistances et des difficultés mais aussi des avancées réalisées au fil des réformes successives des programmes. Que sont les « faits religieux » et en quoi est-il laïque de les aborder en classe ? Comment respecter le principe de neutralité sans esquiver le sujet ? Si l'histoire est souvent en première ligne, un plaidoyer particulier est consacré ici à l'approche par les arts, tant leur étude donne accès aux univers symboliques des religions, en favorisant tout à la fois une fine contextualisation et la sensibilité du regard.
SOCIETE DES BOLLANDISTES Research institute & Library – Est.1607
« Ils estoient la merveille de leur siecle »
Le culte des saints fondateurs et tutélaires antérieurs à l’an mil à l’époque de la réforme catholique
Université Saint-Louis Bruxelles 24-25 octobre 2019
Jeudi 24 octobre
9h00 Philippe DESMETTE (USL-B) et François DE VRIENDT (Société des Bollandistes) Introduction
9h15 Alexander SOETAERT (Katholieke Universiteit Leuven)
Les saints anciens locaux et régionaux dans les recueils hagiographiques des anciens Pays-Bas au XVIIe siècle
9h45 Philippe DESMETTE (Université Saint-Louis, Bruxelles) Les saints du haut Moyen Âge sous la plume d’Étienne Binet
10h15 Pause
10h30 Philippe GEORGE (Université de Liège)
Comment « refleurir » les saints liégeois: Lambert, Hubert, Remacle … et les autres ?
11h00 Marc LINDEIJER (Société des Bollandistes)
La promotion artistique des saints carolingiens de Brabant au XVIIe siècle: entre retables baroques et images de dévotion
11h30 Discussion
13h15 Pierre-Antoine FABRE (Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales) Que cherchaient les jésuites de la fin du XVIe siècle dans les catacombes ? Des anciens martyrs aux nouveaux saints
13h45 François DE VRIENDT (Société des Bollandistes)
Cur non licebit hic gesta eorum, ex iisdem accepta scriptoribus, commemorare ? Le rôle des premiers Acta Sanctorum des Bollandistes dans la préservation et la perception des anciens saints fondateurs (Nord-Ouest de l’Europe)
14h15 Fabienne HENRYOT (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques)
Martin Meurisse et l’histoire des évêques de Metz (1634): l’érudition au service de la sainteté
Vendredi 25 octobre
9h Ludovic NYS (Université de Valenciennes)
Le culte de sainte Libaire de Grand de l’Antiquité tardive à la période moderne. Approche iconographique
9h30 Jean-Pascal GAY (Université catholique de Louvain)
Un Guénolé moderne ? Les fondateurs du monachisme breton entre érudition, dévotion et légitimation aux XVIIe et XVIIIe siècles
10h Nicolas GUYARD (Université de Lyon 2)
Réformer par l’exemple. Le rôle des Vies des saintes fondatrices dans la réactualisation des modèles et normes des religieuses régulières au XVIIe siècle
10h30 Pause
10h45 Nicolas BALZAMO (Università di Roma I)
L’apostolicité des églises de France et les controverses savantes générées par cette question au XVIIe siècle
11h15 Éric SUIRE (Université de Bordeaux)
Les saints du haut Moyen Âge dans l’hagiographie gallicane à la fin du règne de Louis XIV (1680-1715)
11h45 Discussion
12h15 Philippe DESMETTE (USL-B) et François DE VRIENDT (Société des Bollandistes): Conclusions
Adresse du colloque :
Université Saint-Louis 6, rue de l’Ommegang local Om.21 (2e étage)
Le religieux s’invite dans les corps de multiples façons : par les marques (comme le tikka des hindous), les inscriptions sur le corps (circoncision, tatouages…), les pratiques, l’alimentation, la sexualité, les vêtements (le voile des religieuses catholiques ou la robe orange des moines bouddhistes), les bijoux — la liste est longue. Quasiment chaque religion formule des interdictions, des recommandations et prescriptions quant au rapport du croyant à son corps. Et la diversité religieuse grandissante fait voir de multiples usages différents, auxquels l’évolution sociale fait connaître encore des variations. Pourquoi une telle présence du religieux dans nos sociétés occidentales sécularisées ? Il est temps d’explorer les liens riches et complexes qui existent entre corps, religion, et diversité.
Anthropologue des religions, Anne-Laure Zwilling travaille sur les minorités religieuses et le rapport des religions aux textes fondateurs.
Elle a publié Religions, les mots pour en parler (2014), Minorité et communauté en religion (2016), Les minorités religieuses en France (2019).