Le programme collectif du LEM consacré à la pratique du jeûne dans les monothéismes entend aborder dans une perspective comparatiste la question de la permanence d’un geste pénitentiel qui remonte aux origines du judaïsme, du christianisme et de l’islam. En christianisme, les scolastiques du Moyen Âge ont distingué entre le jeûne naturel, ieiunium naturale, qui consiste dans la privation totale de nourriture et de boisson et dont l’exigence s’impose aux fidèles, à partir de minuit les jours où ils doivent communier, le jeûne moral et philosophique, ieiunium morale et philosophicum, qui implique une abstinence alimentaire pour assurer la santé du corps et de l’esprit, le jeûne ecclésiastique, ieiunium ecclesiasticum, dont le respect amène le chrétien à se priver de manger et de boire pour satisfaire à ses péchés et refréner ses passions, et enfin le jeûne métaphoriquement et improprement dit “pour évoquer la maîtrise de ses appétits vicieux”. L’ensemble des fidèles sont astreints, d’une astreinte de précepte, à jeûner périodiquement, mais les réguliers, sur qui l’autorité normative de l’Église se fait plus particulièrement sentir, sont plus lourdement soumis à une discipline alimentaire qui devient au lendemain du concile de Trente une composante caractéristique de la culture confessionnelle propre au catholicisme. Le jeûne et l’abstinence sont un point d’observation assurément très précieux pour saisir l’ampleur et le rythme du mouvement par lequel les sociétés occidentales se sont progressivement déprises de leur conformation chrétienne. À partir des réflexions qu’offrent les cas du christianisme, puis du catholicisme moderne, l’objectif du présent programme collectif sera de replacer la pratique du jeûne au sein du phénomène monothéiste et de l’envisager dans tous ses aspects, ecclésial, naturel, philosophique, collectif, individuel et mystique.
• 8 novembre 2018 :
Joëlle Allouche : « Les jeûnes dans le judaïsme et leur signification. »
Danièle Iancu-Agou : « Le jeûne dans le judaïsme. Traces dans la documentation
notariée de la Provence médiévale». »
• 6 décembre 2018 :
Brigitte Tambrun : « Le pain de la Trappe. : le jeûne selon Rancé. »
Alessandra Pozzo : « Le jeûne et ses imaginaires. Archétypes et critères pour
la classification d’une pratique. »
• 7 février 2019 :
Vincent Goossaert : « Catégories et concepts chinois du jeûne : une introduction.
Gilbert Dahan : « Réflexions sur le jeûne dans l’exégèse chrétienne de la
Bible au Moyen Âge. »
• 14 mars 2019 :
Rainer Brunner : « Entre devoir religieux, repère d’identité et facteur économique
: quelques observations autour du jeûne dans l’Islam moderne. »
Hocine Benkeira : « Le jeûne du Ramadân et la construction de la Communauté
des fidèles. »
• 16 mai 2019 :
Michel-Yves Perrin : « La querelle du chocolat, xviie-xviiie siècles »
9h45 — Matinée animée par Christophe Batsch (CECILLE, UdL) :
Mesure du temps et approche calendaire dans les mondes antiques oriental et gréco-romain
Bertrand Lafont (CNRS), « Mesurer le temps au pays de Sumer au IIIe millénaire av. notre ère »
Ilaria Bultrighini (Post-Doctoral Research Fellow, « The Sanctuary Project », Institute of Classical Studies, Londres), « Measuring time in the Roman Empire: the seven-day week »
Discussion sur les suites du programme interlaboratoires d’étude des religions (Epire et GIS)
Après-midi (14h-17h)
14h — Après-midi animée par Marie-Odile Bruhat (HALMA, UdL) :
Temps, temporalité, approches calendaire et politique dans le monde romain impérial
Stéphane Benoist (HALMA, UdL), « Le temps, instrument du politique ? L’approche romaine du calendrier (fasti et feriale), de la République à l’Empire »
Dominic Moreau (HALMA, UdL), « Les calendriers du Chronographe de 354 et de Polemius Silvius : entre temps païen et temps chrétien »
Table ronde conclusive sur le thème d’étude : « Temps et temporalités, fêtes et calendriers »
Journée d’études organisée par l’IESR-EPHE le 12 mars 2019
Cette journée n’a pas principalement pour objet de reprendre la question de la signification de l’enseignement des faits religieux comme politique publique d’éducation, en lien avec celle de la laïcité scolaire.
Elle a pour objet de faire un point actualisé sur la présence des faits religieux (en lien avec le judaïsme, le christianisme, l’islam, les religions de l’Inde) dans les programmes de la rentrée 2019, depuis l’école élémentaire jusqu’à la terminale.
Nous nous concentrerons sur les programmes d’histoire et géographie. Il y aura donc une partie descriptive et des exemples de mises en oeuvre pédagogiques qui sont de nature à indiquer des directions de travail immédiatement utilespour les formateurs et les professeurs de l’Éducation nationale
Déroulement
9h Accueil
9h30 Ouverture, Didier Leschi, Président du Conseil de direction de l’IESR
9h45 Introduction, Dominique Schnapper, Présidente du Conseil des sages de la laïcité 10h15 Enseigner l’histoire du judaïsme à l’école, Stéphanie Laithier, historienne, IESR
11h Pause
11h15 Enseigner l’histoire du christianisme à l’école, Renaud Rochette, historien, IESR 12h Enseigner l’histoire de l’islam à l’école,Jamal Ahbab, historien, IESR
12h45 Déjeuner
14h Enseigner les religions de l’Inde à l’école, Louis Hourmant, sociologue des religions, IESR
14h45 Enseigner les faits religieux en passant par les œuvres, Isabelle Saint-Martin, historienne de l’art, EPHE
15h30 Synthèse et conclusions, Philippe Gaudin, directeur de l’IESR
16h15 Fin des travaux
Où ? INHA (salle Vasari), 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Sous la direction de Irene Becci, Christophe Monnot et Olivier Voirol
PLURALISME ET RECONNAISSANCE
Face à la diversité religieuse
Cet ouvrage décrit les enjeux de reconnaissance autour de la diversité religieuse en termes relationnels, d’espace public urbain, de débat public, de visibilité publique et de reconnaissance sociale et juridique. Il incite à penser la situation contemporaine des sociétés plurielles à la croisée de l’empirique et du normatif. Il revient aux fondements de l’approche de la régulation, posés par la philosophie de la tolérance, pour investiguer la réflexion en termes de reconnaissance.
Avec le soutien de l’université de Lausanne, département interfacultaire d’histoire et de sciences des religions, Fonds d’aide à la publication, Faculté de théologie et de sciences des religions et Faculté des sciences sociales et politiques.
La fracture religieuse au XIXe siècle dans les cantons protestants de Suisse romande : causes et effets religieux, politiques, culturels et sociaux
Jeudi 7 et vendredi 8 mars 2019 Université de Lausanne,Bâtiment l’Amphipole, salle 318 ENTRÉE LIBRE
Un colloque co-organisé par l'université de Genève et l'université de Lausanne
Présentation
Au XIXe siècle, l’identité cantonale en Suisse est confes-sionnelle et la régulation religieuse, une prérogative de l’Etat. C’est pourquoi Genève, Neuchâtel et Vaud peuvent être définis comme des cantons « protestants ». Considérées comme « nationales », les Eglises réformées ont bénéficié durant le siècle d’un statut d’appareil idéologique d’Etat et le protestantisme a continué de façonner la culture populaire aussi bien que celle des élites, comme cela avait été le cas depuis « le temps des Réformes ». La place centrale occupée par ces Eglises a défini l’ensemble des acteurs des champs religieux cantonaux, dont le déploiement correspond à un rythme historique propre à chacun. L’encadrement religieux de la « nation » qu’elles assumèrent est encore peu étudié, et encore moins de manière comparée. Plus encore, on méconnait l’approche comparée de « la fracture religieuse » qui se manifesta entre dissidents et « nationaux » au milieu du siècle (Vaud 1847, Genève 1831-1849, Neuchâtel 1874) et les effets sociaux qui en découlèrent. Plus largement, le silence est presque total pour ce qui concerne l’histoire institutionnelle des Eglises d’Etat et celle des rapports qu’elles entretinrent au politique, à la société, à la culture durant la période contemporaine. Ce colloque étudiera le moment de rupture des champs religieux cantonaux au XIXe siècle, dans leur rapport au politique en particulier, et les effets sociaux et culturels immédiats qui en découlèrent. La fracture intra-confessionnelle au sein du protestantisme qui intervient au milieu du XIXe siècle, avec l’émergence d’Eglises « évan-géliques libres », paraît déterminante. Elle constitue un premier seuil de sécularisation-laïcisation, dont la teneur sera évaluée.
Programme complet en pièce jointe
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